Des découvertes archéologiques attestent qu’il existe à Asson, bien avant le Moyen Age, un habitat groupé sur la terrasse qui domine l’Ouzom, au carrefour des deux voies principales empruntées à la fois pour la transhumance et pour le transport du minerai de fer.

Histoire d'Asson

En Béarn, comme ailleurs dans le midi de la France, les XIIIème et XIVème siècles furent marqués par un essor de la vie urbaine qui allait se matérialiser par la création de nombreuses villes neuves appelées Bastides.

En 1282, Gaston VII, Vicomte de Béarn et Seigneur de Moncade, affranchit les habitants d’Asson, confirmant la création de la bastide autour des 17 maisons “casalères” qui existent déjà.

Le plan de la bastide suit deux axes : l’un, orienté est-ouest, constitue la rue principale appelée “carrère aforade”. L’autre, orientée sud-nord, est limitée par deux églises : St. Basile (disparue) à l’extrémité sud et St. Martin dans la partie nord.
Le long de ces deux voies se trouvaient des “places” avec jardin et “darrerau” jusqu’au talus et palissade extérieurs.

La bastide d’Asson, un plan original adapté à l’habitat existant
Voir le plan de la Bastide (PDF)

Histoire d'Asson

Quant à la charte, elle prévoit que les lots délimités dans le périmètre de la bastide, doivent être occupés en priorité ; toute place de la franchise qui serait laissée vacante, devra être reprise par un successeur même si celui-ci habite hors du bourg.

Pour les 17 enclos existants, les impôts sont inchangés ; par contre, tout homme qui viendrait s’installer dans la bastide, devra cinq cent sous Morlaas à Monseigneur Gaston. Si la charte d’affranchissement présente des avantages pour les habitants d’Asson, elle leur vaut aussi quelques contraintes. Ainsi, par exemple, à chaque visite du Seigneur et de sa suite, les affranchis sont tenus de vendre leurs produits sans pratiquer une quelconque hausse des prix, mais aussi chacun devra héberger deux chevaux s’il y a de la place.

Vidimus de 1391 de la charte d’affranchissement, un cadre juridique et foncier pour les habitants de la bastide
Voir le document (PDF)

Partant de là, Asson va s’avérer une bourgade prospère si l’on en croit les dénombrements : celui de 1385 fait état de 57 feux et plus tard, celui de 1549 mentionne 150 foyers.

Aujourd’hui les traces de la bastide ne sont que très peu visibles au sol, mais le contour est en revanche parfaitement dessiné sur le plan cadastral de 1820. Même si la Bastide d’Asson échappe aux clichés géométriques traditionnels, elle s’inscrit pourtant bien dans ce mouvement de création de villes neuves.


Rédaction : association histoire et archéologie